Biographies
les fondateurs de l'astrologies

Nassir eldine Toussi

(Nasir al-Din ou Aladin Tusi)
(Muhammad ibn Muhammad ibn al-Hasan Al-Tusi)
(Né à Tus Khorasan (Iran) 1201 - mort en 1274 près de Bagdad en Irak)

Fils d'un père juriste et d'un oncle passionné de mathématiques et de sciences physiques. Souhaitant devenir un homme de savoir, Al-Tusi fit de bonnes études traditionnelles dans une école religieuse tout en étudiant en parallèle les mathématiques, sous la houlette de son oncle.

Al-Tusi avait 13 ans lorsque, en 1214, Genghis Khan entreprit la conquête de l'Asie centrale à la tête de sa puissante et cruelle horde de Mongols.
S'ouvrit alors une période de troubles, peu favorable aux savants et à leurs études qui exigeaient la paix et la tranquillité ainsi que l'appui financier des grands.

Mais pour résister à cette invasion, les successeurs du prophète, assaillis de toutes parts, avaient besoin de leur argent pour leurs armées et délaissaient le mécenat des sciences et des arts.

A 15 ans, Al-Tusi quitta Tus pour poursuivre ses études à Nishapur, ville qui abritait d'excellentes écoles de rennomées internationales. Le jeune homme y étudia la philosophie, la médecine et les mathématiques enseignées par Kamal al-Din ibn Yunus, élève de son oncle. Sa précocité et son intelligence exceptionnelle ne tardèrent pas à franchir les murs de son école et sa renommée se répandit à travers la ville.
Étudiant zélé, chercheur de terrain, il délaissait la science livresque pour étudier la nature sur le terrain et le ciel en observant les étoiles.
Habile de ses mains autant que de son cerveau, il confectionna lui-même les instruments nécessaires à ses recherches. Consulté par les notables de la cité, il dressait volontiers leurs horoscopes et l'on venait le consulter de très loin à la ronde.

La forteresse Alamut


L'invasion mongole atteignit la région de Tus vers 1220, ravageant tout sur son passage. Mais, il existait dans les montagnes de l'Elbruz un véritable havre de paix, une forteresse que l'on disait inxpugnable, Alamut (Alamont), repaire où avait régné jadis le sanguinaire Hasan Ibn Al-Sabbah, le Seigneur de la Montagne, chef redouté des Assassins, secte d'extrémistes Ismaéliens.
Là-haut, les Croyants pratiquaient entre eux, à l'écart du monde, une forme intellectuelle épurée et quasi mystique d'un Chi'isme extrême.

Quand Nasir ad-Din 'Abd ar-Rahim, le chef ismaélien, proposa à Al-Tusi de devenir son astrologue et l'invita à Alamut, il accepta et devint un personnage considérable de la communauté.

Il avait été convenu que le jeune savant serait libre de son temps et de ses mouvements, sachant que les adeptes de la secte des Assassins restaient soumis à une discipline de fer.

A Alamut, au début de sa villégiature, Al-Tusi fut traité avec les plus grands égards. Il eut le loisir d'étudier, de poursuivre ses travaux et d'écrire dans des conditions extrêmement favorables. Il eut à son service de nombreux esclaves et Nasir ad-Din lui fournit à foison adolescents complaisants et jolies concubines.

Ce fut durant cette période qu'Al-Tusi composa un ouvrage encyclopédique sur la logique, la philosophie, les mathématiques et l'astronomie qu'il dédia à Nasir ad-Din 'Abd ar-Rahim.
Mais tout se gâta lorsque, au bout de quelques années, étudiant une nouvelle fois l'horoscope de son protecteur, Al-Tusi lui apprit la chute prochaine d'Alamut et sa destruction, suivies de sa mort.
Nasir ad-Din prit ombrage de cette prédiction et priva son protégé de sa liberté, du jour au lendemain.

Délivré par les Mongols

Dès lors, se sentant prisonnier, Al-Tusi souhaita rejoindre sa famille en ville, mais il en fut empêché et, après deux tentatives d'évasion qui échouèrent, il fut enfermé dans la citadelle.
En 1256, Al-Tusi se trouvait donc prisonnier lorsque les forces mongoles conduites par Hulegu, un des fils de Genghis Khan, s'attaquèrent à la forteresse.

On prétendit qu'Al-Tusi trahit ses hôtes et favorisa la victoire des Mongols, ce qui peut se comprendre de la part d'un prisonnier.
Toujours est-il, qu'une fois Alamut conquise puis détruite, les "Assassins" tués ou dispersés comme il l'avait prédit, Hulegu traita Al-Tusi comme un ami, avec de grands honneurs.

Il le garda auprès de lui comme astrologue et conseiller scientifique, lui confiant également la gestion de l'épineux dossier des affaires religieuses.
Al-Tusi se trouvait encore auprès de son nouveau protecteur lorsque, en 1258, les forces mongoles conquirent la glorieuse et orgueilleuse cité de Bagdad. Al Musta'sim, le dernier calife abbasside était un être mou au caractère faible incapable de résister aux forces de Hulegu.

Le calife mourut égorgé, sans gloire, en compagnie de 300 soldats de sa garde, tandis que les vainqueurs pillèrent et brûlèrent la ville tuant beaucoup de ses habitants.
L'allégeance d'Al-Tusi au chef mongol lui valut de grandes faveurs et les plus grands honneurs.

Satisfait de sa conquête de Bagdad et enchanté d'avoir un éminent savant comme Al-Tusi à ses côtés, Hulegu accepta avec enthousiasme la proposition de son ami de construire un Observatoire.

Le conquérant avait fait sa capitale de Maragheh (appelée aussi Mararha ou Maragha en Azerbaïdjan) et ce fut là que débuta, en 1259, la construction de l'Observatoire devenu opérationnel en 1262.

Cet édifice monumental devint un outil de travail extraordinaire que souhaitèrent visiter tous les astronomes de l'Empire Mongol. Des savants de toute origine, Persans, Chinois, Hindous, Turcs, vinrent y effectuer des stages.

Des instruments variés comme des quadrants de cuivre, des astrolabes, des lunettes de visée, tous objets construits ou inventés par Al-Tusi, se trouvaient à la disposition des chercheurs.

L'Observatoire de Maragheh possédait également une riche bibliothèque philosophique et scientifique, où les savants de l'époque pouvaient effectuer librement, sans être inquiétés, des travaux dans les domaines les plus divers, alors que partout ailleurs dans l'Empire Mongol, les travaux scientifiques, les mathématiques et la philosophie étaient suspects ou interdits et leurs adeptes pourchassés et emprisonnés.
Les recherches d'Al-Tusi touchèrent à des sujets variés. En astronomie, il établit des tables des mouvements de planètes très précises pour servir à l'astrologie.

Après 12 ans d'observations il publia les Zij-i ilkhani (Tables Ilkhaniques), ouvrage contenant des tables aidant au calcul des positions des planètes, et un catalogue d'étoiles.

Dans son traité d'astronomie, Al-Tadhkira filim al-haya (Mémoire sur l'astronomie), il exposa et infirma le système planétaire de Ptolémée, concevant un nouveau modèle du mouvement lunaire, essentiellement différent de celui de Ptolémée. (Résolution du mouvement lunaire par la somme de deux mouvements circulaires). Il y fit usage d'un théorème conçu par lui-même utilisé 250 années plus tard par Copernic dans son "De Revolutionibus".

Une des plus importantes contributions d'Al-Tusi en mathématiques fut la reconnaissance de la trigonométrie comme discipline à part entière et non plus seulement en tant que simple outil dans les applications astronomiques.
Al-Tusi eut un grand nombre d'élèves, parmi lesquels Nizam al-Raj astrologue et astronome de renom, et Qotb eddine al-Chirazi, qui donna la première explication scientifique de l'arc en ciel.

Le manuscrit retrouvé

Au début des années 70 du vingtième siècle, un manuscrit très ancien fut retrouvé au Yémen avec plusieurs autres. L'examen de ces précieux vestiges révéla que c'étaient des reliques ramenées de Perse par les rescapés du désastre d'Alamut. Remis à l'Aga Khan, cet ouvrage révéla aux savants ismaéliens à qui il fut confié, que c'était une sorte de journalier écrit de la main même d'Al-Tusi entre 1250 et 1251. Cet écrit relate entre autres les dates marquantes de l'avenir du monde telles que l'éminent astrologue les aurait lues dans le mouvement des astres.


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