Biographies Nassir eldine Toussi (Nasir
al-Din ou Aladin Tusi) Fils d'un père juriste et d'un oncle passionné de mathématiques et de sciences physiques. Souhaitant devenir un homme de savoir, Al-Tusi fit de bonnes études traditionnelles dans une école religieuse tout en étudiant en parallèle les mathématiques, sous la houlette de son oncle. Al-Tusi
avait 13 ans lorsque, en 1214, Genghis Khan entreprit
la conquête de l'Asie centrale à la tête de sa puissante
et cruelle horde de Mongols. Mais pour résister à cette invasion, les successeurs du prophète, assaillis de toutes parts, avaient besoin de leur argent pour leurs armées et délaissaient le mécenat des sciences et des arts. A
15 ans, Al-Tusi quitta Tus pour poursuivre ses études à
Nishapur, ville qui abritait d'excellentes écoles de rennomées
internationales. Le jeune homme y étudia la philosophie, la médecine
et les mathématiques enseignées par Kamal al-Din ibn Yunus,
élève de son oncle. Sa précocité et son intelligence
exceptionnelle ne tardèrent pas à franchir les murs de son
école et sa renommée se répandit à travers
la ville. La forteresse Alamut
Quand Nasir ad-Din 'Abd ar-Rahim, le chef ismaélien, proposa à Al-Tusi de devenir son astrologue et l'invita à Alamut, il accepta et devint un personnage considérable de la communauté. Il avait été convenu que le jeune savant serait libre de son temps et de ses mouvements, sachant que les adeptes de la secte des Assassins restaient soumis à une discipline de fer. A Alamut, au début de sa villégiature, Al-Tusi fut traité avec les plus grands égards. Il eut le loisir d'étudier, de poursuivre ses travaux et d'écrire dans des conditions extrêmement favorables. Il eut à son service de nombreux esclaves et Nasir ad-Din lui fournit à foison adolescents complaisants et jolies concubines. Ce
fut durant cette période qu'Al-Tusi composa un ouvrage encyclopédique
sur la logique, la philosophie, les mathématiques et l'astronomie
qu'il dédia à Nasir ad-Din 'Abd ar-Rahim.
Délivré par les Mongols Dès
lors, se sentant prisonnier, Al-Tusi souhaita rejoindre sa famille en
ville, mais il en fut empêché et, après deux tentatives
d'évasion qui échouèrent, il fut enfermé dans
la citadelle. On
prétendit qu'Al-Tusi trahit ses hôtes et favorisa la victoire
des Mongols, ce qui peut se comprendre de la part d'un prisonnier. Il
le garda auprès de lui comme astrologue et conseiller scientifique,
lui confiant également la gestion de l'épineux dossier des
affaires religieuses. Le
calife mourut
égorgé, sans gloire, en compagnie de 300 soldats de sa garde,
tandis que les vainqueurs pillèrent et brûlèrent la
ville tuant beaucoup de ses habitants. Satisfait de sa conquête de Bagdad et enchanté d'avoir un éminent savant comme Al-Tusi à ses côtés, Hulegu accepta avec enthousiasme la proposition de son ami de construire un Observatoire. Le conquérant avait fait sa capitale de Maragheh (appelée aussi Mararha ou Maragha en Azerbaïdjan) et ce fut là que débuta, en 1259, la construction de l'Observatoire devenu opérationnel en 1262. Cet édifice monumental devint un outil de travail extraordinaire que souhaitèrent visiter tous les astronomes de l'Empire Mongol. Des savants de toute origine, Persans, Chinois, Hindous, Turcs, vinrent y effectuer des stages. Des instruments variés comme des quadrants de cuivre, des astrolabes, des lunettes de visée, tous objets construits ou inventés par Al-Tusi, se trouvaient à la disposition des chercheurs. L'Observatoire
de Maragheh possédait également une riche bibliothèque
philosophique et scientifique, où les savants de l'époque
pouvaient effectuer librement, sans être inquiétés,
des travaux dans les domaines les plus divers, alors que partout ailleurs
dans l'Empire Mongol, les travaux scientifiques, les mathématiques
et la philosophie étaient suspects ou interdits et leurs adeptes
pourchassés et emprisonnés. Après 12 ans d'observations il publia les Zij-i ilkhani (Tables Ilkhaniques), ouvrage contenant des tables aidant au calcul des positions des planètes, et un catalogue d'étoiles. Dans son traité d'astronomie, Al-Tadhkira filim al-haya (Mémoire sur l'astronomie), il exposa et infirma le système planétaire de Ptolémée, concevant un nouveau modèle du mouvement lunaire, essentiellement différent de celui de Ptolémée. (Résolution du mouvement lunaire par la somme de deux mouvements circulaires). Il y fit usage d'un théorème conçu par lui-même utilisé 250 années plus tard par Copernic dans son "De Revolutionibus". Une
des plus importantes contributions d'Al-Tusi en mathématiques fut
la reconnaissance de la trigonométrie comme discipline à
part entière et non plus seulement en tant que simple outil dans
les applications astronomiques. Le manuscrit retrouvé Au début des années 70 du vingtième siècle, un manuscrit très ancien fut retrouvé au Yémen avec plusieurs autres. L'examen de ces précieux vestiges révéla que c'étaient des reliques ramenées de Perse par les rescapés du désastre d'Alamut. Remis à l'Aga Khan, cet ouvrage révéla aux savants ismaéliens à qui il fut confié, que c'était une sorte de journalier écrit de la main même d'Al-Tusi entre 1250 et 1251. Cet écrit relate entre autres les dates marquantes de l'avenir du monde telles que l'éminent astrologue les aurait lues dans le mouvement des astres. |
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